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Style de vie

Les rendez-vous gynécologiques à Montréal

Stéthoscope

Après plusieurs mois d’expatriation au Québec, la question « Comment on consulte un gynécologique ici? » finit inévitablement par se poser. En témoignent les groupes d’entraide d’expats’ sur les réseaux sociaux, où j’ai pu constater que le sujet Gynécologie était plutôt récurrent. 

Et pour cause, peu d’entre nous ont la chance de déjà connaître du monde à leur arrivée ici. Du moins des femmes. Aussi, on se retrouve souvent confrontée à cette fameuse question au moment où un problème survient. Et là, branle-bas de combat, « je fais quoi?! ».

Alors je vais te faire gagner un peu de temps! Parce qu’en l’espace de presque 2 ans à Montréal, j’ai dû prendre rendez-vous chez le gynécologue à 3 reprises. Dans 3 types de cliniques différentes. Je ne vais pas faire la comparaison des systèmes de santé français et québécois, les deux étant fondamentalement différents. Ici, je vais juste te parler de mes expériences en tant que résidente temporaire.

Premier constat: quand il s’agit de santé au Québec, il faut s’armer de patience. La gynécologie ne faisant évidemment pas exception . À Montréal plus précisément, on peut vite se décourager. Sur une poignée de cliniques gynécologiques, une bonne partie ne prend plus de nouvelles patientes. L’autre n’a pas de disponibilités avant 2030. Il faut donc jongler avec le reste, c’est-à-dire peu de possibilités, surtout pour consulter rapidement.

Bien sûr, si ton cas nécessite d’être prise en charge sans tarder, il faudra d’abord considérer les Urgences et les temps d’attente qu’elles impliquent. Sinon, tu as le choix entre le public et le privé.

Public, privé ou semi-privé?

Femme tenant une fleur

Le public

Grâce à la RAMQ (Régie de l’Assurance Maladie du Québec), les soins médicaux dispensés dans un établissement public sont gratuits pour toute personne résidant au Québec et y étant admissible. Dans le cas des résidents temporaires EIC, tout le monde n’est, en revanche, pas logé à la même enseigne. Si un permis Jeune Pro te permet effectivement d’en profiter, ce n’est malheureusement pas le cas avec un PVT. Or pour avoir accès aux soins médicaux du public, être détentrice de la RAMQ est indispensable.

Autre spécificité du public: on commencera toujours par voir un médecin généraliste avant de se rendre chez un spécialiste. C’est en effet le généraliste qui, après examen, décidera si ta situation nécessite d’être traitée plus sérieusement. Dans ce cas-ci, il te fournira une requête qui te permettra de consulter ledit spécialiste.

Concernant la gynécologie, il faut savoir que la plupart des examens de routine peuvent être réalisés par un médecin généraliste (Frottis, ou PAP test au Québec, par exemple). Tu ne pourras pas, sauf rare exception, voir un gynécologue au public sans référence préalable.

Comment consulter un gynécologue au public?

Généralement, tu as deux possibilités: la prise de rendez-vous par téléphone ou en ligne, la seconde étant supposément plus rapide. Ces rendez-vous ont lieu en clinique ou en CLSC (Centre Local de Services Communautaires).

Pour la prise de rendez-vous en ligne, la plupart des établissements te redirigeront vers le site Bonjour Santé, via lequel tu peux trouver une consultation dès le lendemain, ou dans les 36h. Pour ce faire, il faut choisir l’option « inscription au sans rendez-vous » et te laisser guider, ta carte RAMQ en main. Si la clinique que tu as choisie n’offre aucune disponibilités, tu peux tout aussi bien utiliser le moteur de recherche de Bonjour Santé pour en trouver une autre, plus ou moins proche de chez toi.

La petite astuce ici, c’est de te connecter à 17h pile. C’est à ce moment-là que les créneaux pour le lendemain s’affichent. Attention, il faut être extrêmement rapide, ça part vite, très vite. Si tu ne parviens pas à trouver un horaire, il faudra recommencer le lendemain, à la même heure. La patience, je t’ai dit.

Mon expérience

J’ai eu beaucoup de chance car j’ai réussi à obtenir un rendez-vous pour le lendemain dès mon premier coup d’essai. Comme prévu, c’est avec un généraliste que je me suis entretenue pour mon motif de consultation gynéco. J’ai donc eu droit à un examen classique et à une prise de sang pour vérifier que tout était correct. Sortie de mon rendez-vous, et grâce à la RAMQ*, je n’ai rien eu à débourser. À mon grand étonnement cependant, je n’ai jamais eu de retour concernant ma prise de sang. En effet, au Québec, on privilégie le « pas de nouvelles, bonne nouvelle » quand il s’agit de résultats d’analyses. C’est donc tout à fait normal (et bon signe a priori) si tu n’as aucun retour à ce sujet. Un peu frustrant, cela dit.

*Petit précision si tu te demandes comment j’ai pu bénéficier de la RAMQ, alors que je suis en PVT. Eh bien c’est grâce à l’Homme, qui lui est en Jeune Pro. Lorsqu’il a fait sa demande de RAMQ, il m’a tout simplement rattachée à son dossier. Quand on est mariés, on partage tout, non?

Femme tenant un melon ouvert

Le privé

Contrairement au public, la RAMQ n’est pas nécessaire pour prendre rendez-vous dans un établissement privé. La requête d’un généraliste n’est pas non plus obligatoire. La raison est simple: tous les frais sont à ta charge. Tu as donc la liberté de contacter n’importe quelle clinique gynécologique, et choisir ton praticien (si tu préfères que ce soit une femme qui t’examine, par exemple). Mais dépendant du budget dont tu dispose, la facture peut être assez salée.

Comment consulter un gynécologue au privé?

On ne va pas réinventer la roue, Google est ton meilleur ami pour trouver une clinique privée. Tu peux filtrer selon la localisation, et/ou selon les notes attribuées aux différentes cliniques. Après quoi il te faudra contacter les cliniques que tu auras ciblées. Le tri va, de toute façon, se faire naturellement au fil de tes appels, selon les disponibilités proposées et si de nouvelles patientes sont acceptées ou non.

Mon expérience

J’ai contacté la Rockland MD, pas trop mal notée sur Google. Grâce à un désistement de dernière minute, j’ai pu obtenir une disponibilité 48h après mon appel. Si ça n’avait pas été le cas, j’aurai dû patienter au moins 2 semaines.

Lors de la prise de rendez-vous, on m’informe du coût de la consultation de base (300$). On me précise également que tout examen complémentaire sera facturé en supplément. Le jour J, mon examen terminé et une analyse plus tard, je ressors de la clinique, allégée de 370$.

À la différence du public, j’ai eu un vrai suivi cette fois. L’infirmière de ma gynécologue m’a effectivement contactée 2 jours après mon rendez-vous, pour m’informer des résultats de mon analyse. Ici, qu’ils soient bons ou moins bons, on te communiquera tes résultats dans les deux cas. Et si on te donne un traitement, on t’indiquera la marche à suivre.

Le semi-privé

Histoire courte. Le semi-privé est, comme son nom l’indique, un établissement mi-privé, mi-public. Dans ces cliniques, la consultation avec le spécialiste est gratuite, sans requête exigée, mais tous les examens effectués sont à tes frais. Là aussi tu dois être couverte par la RAMQ pour bénéficier de cette semi-gratuité. Enfin, la prise de rendez-vous et le processus sont les mêmes que pour les établissements privés.

Mon expérience

Ici encore, j’ai eu de la chance puisque j’ai obtenu un rendez-vous en moins de 48h à la clinique ELNA. Il semble que l’un des gynécologues qui exerce dans cette clinique suscite un débat, lui laissant pas mal de disponibilités. C’est lui que j’ai eu, et ça s’est très bien passé; il a été très professionnel et m’a fait un check-up complet. Ma facture s’est soldée à 225$, dont un PAP test à 100$. Par contre, une fois de plus, je n’ai eu aucun retour sur mes analyses.

Le remboursement des frais gynécologiques

Si tu te rends en clinique publique, c’est que tu as la RAMQ; il n’y a donc pas de sujet concernant les remboursements puisqu’ils sont automatiques.

Pour le privé, si tu es en PVT ou Jeune Pro, j’ai une petite astuce pour toi. L’assurance voyage, à laquelle tu dois avoir souscrit avant d’arriver au Québec, peut te rembourser une partie des frais. Le motif de ta consultation ne doit, cependant, pas être dû à une pathologie pré-existante, être lié à une grossesse, ou être un simple examen de routine.

Chez Chapka par exemple, la démarche pour se faire rembourser est simple:

  1. Apporte ton formulaire d’assurance imprimé le jour de ton rendez-vous et demande à ton praticien de le remplir.
  2. Après ton rendez-vous et tes analyse à effectuer, s’il y a lieu, conserve bien tous tes reçus.
  3. Connecte toi ensuite à ton compte sur Chapka, choisis l’option « Remboursement » et suis les étapes.
  4. Après la soumission de ta requête, un agent prendra directement contact avec toi par email, et tu devras fournir les documents qui te seront demandés.

Ce faisant, quatre jours après mon rendez-vous, j’ai été remboursée de 257€ (environ 350$), pour les 370$ déboursés. 

Liens utiles

Pour conclure cet article, voici quelques liens qui pourraient t’être utiles si tu cherches à consulter un gynécologue.

-Le site RVSQ est un site du gouvernement pour trouver des rendez-vous médicaux. RAMQ obligatoire.
-Il y a aussi Clic Santé, qui fonctionne un peu sur le même modèle que Bonjour Santé. Tu peux parcourir les catégories de soins dispensés dans les différents établissements proposés. Le site indique si le service que tu souhaites est payant ou non. La RAMQ est nécessaire la plupart du temps, mais pas toujours.
-Le site Gynéco Positive propose une liste de professionnels ayant une pratique « féministe, positive et anti-oppressive » de la gynécologie. On y trouve aussi bien des gynécologues que des omnipraticiens, sage-femmes, et même ostéopathes. Je n’ai pas encore testé ce site, et je ne sais pas à quel point il est mis à jour, mais je le garde toujours sous le coude, au cas-où.

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