Début mars, à un mois du départ, tout semblait assez bien s’enchaîner. Je quittais mon boulot en CDI depuis presque 3 ans, mon mari n’attendait plus que sa lettre d’introduction pour son JP. Nous allions donner notre préavis pour l’appartement et finir de vendre nos meubles. Il ne nous restait plus qu’à gérer un peu d’administratif et de logistique, mais surtout profiter des derniers moments en France, avec nos familles et amis.
C’était sans compter sur le COVID-19.
On aurait pu s’attendre à tout, mais de là à se retrouver face à une pandémie, je pense qu’on ne l’aurait jamais imaginé, même dans le pire des scénarios. Comme beaucoup de monde dans notre cas.
Ce qui était prévu
Je devais prendre mon avion fin avril direction Montréal. J’avais réservé un Airbnb pour 15 jours, le temps pour nous trouver un appartement sur place. Pendant ce temps-là, l’Homme terminait son contrat en France et profitait de quelques semaines supplémentaires pour tout boucler et me rejoindre. Il devait commencer son contrat Jeune Pro avec son entreprise québécoise début mai.
Ce qui s’est passé
Seulement 3 jours après avoir quitté mon poste (sans chômage, évidemment), le confinement a été instauré. À partir de là, nous nous sommes retrouvés dans le flou artistique le plus total.
Les frontières ont été fermées, mon vol avec Air Transat a été annulé, tout comme mon Airbnb. Un avenir proche au Canada est devenu de plus en plus incertain. Et pour cause, ma lettre d’introduction devait être validée avant le 6 mai. Les traitements des demandes de permis étant également suspendus, l’Homme n’a pas pu obtenir sa lettre d’introduction pour son travail au Canada.
Nous nous retrouvions donc « coincés » en France, mais surtout, avec une vision complètement abstraite sur la suite. Quand allions-nous pouvoir nous rendre au Canada ? Dans quelles conditions? Avec quelles restrictions ? Quand le traitement des demandes allait-il reprendre ? L’entreprise québécoise de l’Homme allait-elle l’attendre ? Et si nous étions amenés a rester plusieurs mois en France ? Devrai-je reprendre un job d’appoint ? Allais-je perdre mon PVT ?
Heureusement, nous avons eu quelques éléments de réponse au fil du temps. D’abord, l’Homme a pu prolonger d’un mois son contrat avec sa boîte française. Ça nous a au moins permis de conserver un salaire, alors que nous aurions dû vivre un temps sur nos économies. Ensuite, son employeur québécois n’a pas annulé son contrat comme ça a pu être le cas pour certains JP. Il lui a proposé de débuter à distance, en France, via un statut d’auto-entrepreneur. Plutôt un bon compromis en attendant son permis et qu’il puisse se rendre à Montréal.
Côté paperasse, j’ai obtenu un avoir de la part d’Air Transat, valable pour 24 mois. J’ai privilégié cette option plutôt que le remboursement, parce que je suis toujours dans l’optique de me rendre au Québec quand ce sera possible. J’ai pu aussi, sans problème, décaler le début de mon assurance PVT avec Chapka. Ces derniers m’ont d’ailleurs informée qu’au moment où je me rendrai au Canada, je serai couverte pour le COVID-19.
Quelles conséquences sur notre projet ?
À ce jour, nous ne savons toujours pas quand notre départ sera possible, ni dans quelles conditions. Il n’était pas question de se précipiter au Canada avant la fermeture des frontières. D’abord parce que c’était logiquement déconseillé, et nous aurions eu beaucoup plus de difficultés qu’en France.
J’ai eu la chance de recevoir une prolongation de ma lettre d’introduction, à présent valable jusqu’au 4 août. Je dois avouer que c’est un sacré soulagement. Ça permet de respirer un peu et d’essayer de reprendre le projet petit à petit, avec des évolutions chaque jour.
L’avantage, c’est aussi que l’un de nous deux a un emploi à Montréal, ce qui nous permet d’avoir un pied là-bas malgré tout.
Nous espérons que ce projet sera seulement reporté et prévoyons un éventuel départ au mois de Juillet, si la situation le permet. Il faudra aussi espérer que certaines restrictions actuelles soient assouplies par la suite. Nous sommes conscients que ce départ sera loin de celui que nous avions prévu il y a plusieurs mois. Mais ça ne change en rien notre envie de vivre pleinement cette aventure québécoise.
Et vous, quel est l’impact du COVID-19 sur votre projet d’expatriation ?
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